Perreault c. Bénédicte Landry inc. | 2024 QCTAL 20912 |
TRIBUNAL ADMINISTRATIF DU LOGEMENT | ||||||
Bureau dE Val-d'Or | ||||||
| ||||||
No dossier : | 754248 13 20240105 G | No demande : | 4156210 | |||
|
| |||||
Date : | 21 juin 2024 | |||||
Devant la juge administrative : | Anne A. Laverdure | |||||
| ||||||
Isabelle Perreault |
| |||||
Locataire - Partie demanderesse | ||||||
c. | ||||||
Bénédicte Landry Inc. |
| |||||
Locatrice - Partie défenderesse | ||||||
| ||||||
D É C I S I O N
| ||||||
CONTEXTE
[1] La locataire demande une diminution de loyer de 50 % à compter du 1er septembre 2023 jusqu’à son départ en février 2024.
[2] Le principal motif de son départ est son allergie très sévère aux animaux.
[3] Les parties étaient liées par un bail du 1er juin 2023 au 31 mai 2024 au loyer mensuel de 1 350 $.
[4] Le bail interdit la présence d’animaux dans le logement.
QUESTIONS EN LITIGE
[7] La jouissance paisible de la locataire a-t-elle été troublée par la présence d’odeur de cannabis?
[8] L’immeuble était-il entretenu?
[9] Y a-t-il eu entente pour le paiement des frais de déménagement?
ANALYSE ET DÉCISION
La locatrice a-t-elle fait de fausses représentations au moment de la conclusion du bail ou a-t-elle fait défaut à son devoir de renseignement?
[10] La preuve démontre que la locataire a tenu pour acquis que l’interdiction de posséder des animaux incluse dans son bail était la norme pour tous les logements de l’immeuble.
[11] La locatrice explique qu’elle a acquis l’immeuble en 2021 et que les baux d’alors n’interdisaient pas les animaux.
[12] La locataire ne lui a pas demandé s’il y avait ou non d’autres locataires qui possédaient des animaux.
[13] Et puis, la locatrice ignorait l’allergie sévère de la locataire.
[14] Dans les circonstances, le Tribunal ne peut la blâmer de ne pas avoir indiqué à la locataire qu’il pouvait y avoir des animaux dans d’autres logements.
La locatrice devait-elle intervenir auprès des locataires qui possédaient des animaux malgré l’interdiction contenue dans leur bail?
[15] Le fait est cependant que certains locataires ne devaient pas posséder d’animaux, en vertu de leur bail et qu’ils contrevenaient à cette clause.
[16] La locatrice témoigne des démarches qu’elle a faites auprès de certains d’entre eux. Elle dépose en preuve un avis écrit qu’elle a collé à toutes les portes des logements à cet effet.
[17] Elle a raison de dire que même si elle avait entrepris des démarches judiciaires contre l’un de ses locataires, ces démarches auraient été longues.
[18] La locatrice a plutôt accepté que la locataire mette fin à son bail sans pénalité.
La jouissance paisible de la locataire a-t-elle été troublée par la présence d’odeur de cannabis?
[19] Dès que la locataire s’en est plainte, la locatrice est allée à l’immeuble constater la situation.
[20] Bien que l’odeur lui a semblé tenue, elle a cogné à toutes les portes pour pouvoir identifier la provenance de l’odeur.
[21] Elle a aperçu un cendrier chez l’un de ses locataires et elle l’a averti.
L’immeuble était-il entretenu?
[22] La locataire fait état d’un incident où l’un des locataires a laissé trainer ses poubelles jusqu’à la formation de vers blancs.
[23] La preuve démontre que la locatrice est intervenue et que l’incident ne s’est pas reproduit.
Y a-t-il eu entente pour le paiement des frais de déménagement?
[24] Au moment où la locataire a expliqué à la locatrice qu’avec son allergie très sévère elle ne pouvait pas jouir des lieux loués, la locatrice a accepté qu’elle quitte le logement avant la fin de son bail et a même accepté de couvrir une partie, voire la totalité, de ses frais de déménagement.
[25] En retour, la locataire ne mettait pas à exécution le contenu de sa mise en demeure, du moins c’était la compréhension de la locatrice lorsqu’elle a fait son offre.
[26] La locataire, à la suite d’une mauvaise compréhension de ses droits, a plutôt commencé à payer seulement 50 % de son loyer, tel qu’annoncé dans la mise en demeure.
[27] La locatrice a durci le ton et a entrepris une demande en recouvrement de loyer.
[28] Elle n’était plus disposée dans ces circonstances à payer des frais de déménagement, même si elle a récupéré les sommes dues.
[29] Elle ne l’est toujours pas puisqu’elle doit se défendre à cette demande en diminution de loyer.
[30] Le Tribunal estime que l’engagement de la locatrice avait une contrepartie que la locataire n’a pas respectée. Il n’y a donc pas lieu d’obliger la locatrice à payer les frais de déménagement de la locataire.
POUR CES MOTIFS, LE TRIBUNAL :
[31] REJETTE la demande de la locataire qui en assume les frais.
|
| ||
|
Anne A. Laverdure | ||
| |||
Présence(s) : | la locataire la mandataire de la locatrice | ||
Date de l’audience : | 18 juin 2024 | ||
| |||
| |||
AVIS :
Le lecteur doit s'assurer que les décisions consultées sont finales et sans
appel; la consultation
du plumitif s'avère une précaution utile.