Lefrançois c. Charland |
2011 QCCS 5546 |
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COUR SUPÉRIEURE |
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CANADA |
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PROVINCE DE QUÉBEC |
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DISTRICT DE |
MONTRÉAL |
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N° : |
500-17-060098-103 |
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DATE : |
15 mars 2011 |
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SOUS LA PRÉSIDENCE DE : |
L’HONORABLE |
ROGER E. BAKER, J.C.S. |
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GILLES LEFRANÇOIS, agissant personnellement et ès qualité de mandataire de 73 personnes |
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Demandeur/Intimé |
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c. |
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MONIQUE CHARLAND |
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Défenderesse/Requérante |
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JUGEMENT RENDU SÉANCE TENANTE |
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[1]
Le Tribunal est saisi d’un avis de dénonciation des moyens préliminaires
de la défenderesse selon les articles
[2] Le demandeur Lefrançois agissant pour lui-même et comme mandataire pour les 73 mandants énumérés dans les divers contrats de mandat produits en liasse comme pièce P-1, a intenté une action contre Monique Charland le 3 août 2010, réclamant la somme de 742 399 $ en dommages pour lui-même ainsi qu’au bénéfice de ses mandants.
[3] La lecture de cette requête introductive d’instance de M. Lefrançois révèle qu’il se plaint principalement du fait que la défenderesse Monique Charland a elle-même, en 2005, intenté une requête introductive d’instance en jugement déclaratoire, en passation de titre et pour émission d’ordonnance de sauvegarde, inter alia, laquelle action a impliqué les officiers et administrateurs du Groupe Le Baluchon. Il faut noter que le procès est fixé sur le rôle d’enquête en 2012 pour une période de trente jours.
[4] La présente procédure dont le Tribunal est saisi attaque la procédure de Lefrançois, pour abus de procédure mais principalement parce qu’il n’y a aucune faute attribuée à Monique Charland à l’exception d’avoir exercé un droit qui appartient à tous les citoyens, c’est-à-dire le droit d’ester en justice.
[5] Quand le Tribunal a demandé au procureur de Lefrançois et de ses mandants quels étaient les gestes ou fautes allégués contre la défenderesse pouvant servir de fondement à sa réclamation, le Tribunal a été référé au paragraphe 15 de la procédure de M. Lefrançois qui fait référence à la mise en demeure de juillet 2010 (P-7) reprochant ainsi à Mme Charland sa façon d’agir :
« a) de votre demande en justice qui est manifestement mal fondée, frivole et dilatoire;
b) de votre comportement qui est vexatoire et quérulent;
c) de votre mauvaise foi; et,
d) de votre utilisation des procédures de manière excessive et déraisonnable et de manière à nuire à nos clients et aux compagnies du Groupe Le Baluchon. »[1]
[6] Le fondement de l’action contre Mme Charland est repris au paragraphe 50 de la requête introductive d’instance de M. Lefrançois utilisant exactement les mêmes mots que la mise en demeure P-7 ci-haut mentionnée.
[7] En d’autres termes, sachant que le procès du premier dossier aurait lieu en 2012, dont plusieurs des parties impliquées sont les mêmes, Lefrançois a pris une nouvelle action en 2010 contre Charland, et qui se révèle être un miroir de la procédure antérieure de 2005.
[8] Outre son droit fondamental d’avoir pris une procédure, le Tribunal ne trouve aucune allégation de faute explicite pouvant servir de base à une action en dommages contre elle, Mme Charland n’ayant rien fait selon cette procédure pouvant justifier la présente action.
[9]
L’article
165. Le défendeur peut opposer l’irrecevabilité de la demande et conclure à son rejet :
[…]
4. Si la demande n’est pas fondée en droit, supposé même que les faits allégués soient vrais.
[10] CONSIDÉRANT qu’il n’y a aucune allégation dans la requête introductive d’instance de GillesLefrançois pouvant justifier une condamnation contre Monique Charland;
[11] CONSIDÉRANT que les demandes faites par Mme Charland dans son avis de dénonciation réclamant la somme de 47 777,65 $ ainsi que des dommages punitifs de 50 000 $ ne sont pas justifiées;
[12] POUR CES MOTIFS, LE TRIBUNAL :
[13] ACCUEILLE en partie la requête en rejet d’action de Monique Charland et REJETTE la requête introductive d’instance de Gilles Lefrançois;
[14] REJETTE les réclamations de Monique Charland pour les montants de 47 777,65 $ et de 50 000 $;
[15] LE TOUT, avec dépens.
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__________________________________ ROGER E. BAKER, J.C.S. |
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Me Guy Paquette |
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Me Vanessa O’Connel-Chrétien |
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Me Mathieu Charest-beaudry |
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Paquette Gadler Inc. |
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Procureurs de la défenderesse/requérante |
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Me Jacques Darche |
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Me Cristina Birks |
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Borden Ladner Gervais |
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Procureurs du demandeur/intimé |
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Date d’audience : |
15 mars 2011 |
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