DÉCISION
[1] Le 9 mai 2001, madame Lise Meunier (la travailleuse) dépose à la Commission des lésions professionnelles une requête par laquelle elle conteste une décision rendue par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (la CSST) le 18 avril 2001, à la suite d’une révision administrative.
[2] Par cette décision, la CSST confirme celle initialement rendue le 22 novembre 2000 refusant la réclamation de la travailleuse pour une récidive, rechute ou aggravation qui se serait manifestée le 9 juin 2000.
[3] Le 13 août 2002, la Commission des lésions professionnelles tient une audience en présence de la travailleuse qui est représentée, du représentant de l’employeur, Perfectech Auto inc., et de la représentante de la CSST, partie intervenante au dossier.
[4] Suite à l’audience, un délai a été accordé à la représentante de la CSST pour faire parvenir au tribunal une mise à jour du dossier de la travailleuse. Ces documents ont été reçus le 16 août 2002. Le représentant de la travailleuse a transmis une argumentation additionnelle et, en date du 26 septembre 2002, le tribunal a été avisé que la CSST n’avait pas de commentaires additionnels à soumettre.
[5] Le dossier a été pris en délibéré le 26 septembre 2002.
L'OBJET DE LA CONTESTATION
[6] La travailleuse demande à la Commission des lésions professionnelles de reconnaître qu’elle a subi, le 9 juin 2000, une récidive, rechute ou aggravation de la lésion professionnelle qu’elle s’était infligée le 11 mars 1999. Plus précisément, elle demande au tribunal de reconnaître que les diagnostics de dorso-lombalgie, hernies L3-L4 et L4-L5 et sciatalgie gauche sont en relation avec sa lésion professionnelle.
LES FAITS
[7] Après avoir pris connaissance du dossier, des documents additionnels déposés dans le cadre de l’audience et après avoir entendu les témoignages de la travailleuse et du docteur Gilles Roger Tremblay, la Commission des lésions professionnelles retient les éléments suivants.
[8] En 1999, la travailleuse, qui est âgée de 43 ans, est gérante et pompiste chez l’employeur depuis deux ans. Ses tâches consistent à servir la clientèle, effectuer les changements de prix de l’essence, gérer la comptabilité du commerce, faire les achats et tenir l’inventaire des produits vendus dans le dépanneur de la station-service. L’hiver, elle doit pelleter la neige autour des pompes à essence et du chemin qui donne accès à l’immeuble. Dans l’exécution de ses tâches, elle doit manipuler des poids allant jusqu’à 50 livres puisqu’elle doit descendre au sous-sol les commandes livrées pour le dépanneur et remonter ces produits lorsque nécessaire. Avant le 11 mars 1999, la travailleuse affirme avoir exécuté l’ensemble de ses tâches sans difficulté et ne pas avoir éprouvé de douleurs à la région lombaire ou au membre inférieur gauche.
[9] Le 11 mars 1999, en effectuant un changement de prix de l’essence, l’échelle se déplace et elle fait une chute d’environ 15 pieds; elle tombe sur le dos et se retrouve sur l’échelle métallique. Elle est conduite en ambulance au Centre hospitalier de Lanaudière où une radiographie de la colonne lombaire a révélé ce qui suit :
Rupture de L1 d’environ 25 % aux dépens de son plateau supérieur. Il s’agit d’une fracture comminutive. Avec aspect filiforme. Le mur postérieur paraît préservé. À noter qu’il y a 6 vertèbres lombaires.
[10] Une tomodensitométrie (scan) effectuée le 13 mars 1999, à la demande du docteur Guy Le Bouthillier pour évaluer la fracture de L1, révèle ce qui suit :
Examen effectué sans infusion centré sur la fracture précédemment décrite. Il y a effectivement une fracture comminutive aux dépens du plateau vertébral supérieur de cette vertèbre. Il y a étalement des fragments et une composante de rétropulsion dans le canal sur environ 5 à 6 mm au versant supérieur. Ceci crée une indentation sur la région du canal médullaire. Je ne visualise pas d’extension au niveau des arcs postérieurs. Les pédicules sont préservés.
[11] La travailleuse reçoit son congé de l’hôpital le 19 mars 1999. Dans la note de départ, le docteur Richard Bonin indique qu’un traitement conservateur a été décidé et que la patiente devra porter un corset dorso-lombaire 20 heures sur 24; de la médication lui est prescrite.
[12] Dans un rapport médical émis le 21 avril 1999, le docteur Bonin reprend le diagnostic de fracture de L1 et indique qu’il reverra la patiente dans un mois. Ses notes de consultation font état d’une douleur stable, sans plus de précisions. Une radiographie effectuée le même jour révèle ce qui suit :
COLONNE DORSALE :
Un cliché centré sur le rachis dorsal moyen. Il y a un léger affaissement du versant gauche de D7. L’affaissement est de l’ordre de 2 mm. On ne voit pas de modification par rapport à l’examen antérieur, il est difficile de dire s’il s’agit de changements récents ou anciens.
COLONNE LOMBAIRE :
Clichés centrés sur L1. Il ne semble pas y avoir eu de progression au niveau de la perte de hauteur du corps vertébral L1 mais l’espace antérieur en D12-L1 m’apparaît moins bien défini de même que le coin antéro-supérieur de L1. Si on évalue donc plutôt par l’angle de cyphose, celui-ci aurait légèrement progressé de 16 à 19 degrés aujourd’hui.
[13] La travailleuse revoit le docteur Bonin le 18 mai 1999 qui, dans son rapport médical, fait état d’une légère progression de la cyphose et ajoute que la patiente doit continuer à porter le corset lombaire. Une radiographie de la colonne lombaire effectuée lors de cette visite révèle ce qui suit :
En comparaison avec le dernier examen du 21 avril 1999, le degré d’affaissement du corps vertébral de L1 est inchangé avec un peu plus de cal osseux vis-à-vis du fragment antéro-supérieur. L’alignement est inchangé et le trait de fracture demeure tout de même visible quoique plus flou. Le degré de cyphose dorso-lombaire est maintenant de 14 degrés.
[14] Le 9 juin 1999, le rapport médical du docteur Bonin reprend le diagnostic de fracture de L1 et il prescrit des traitements de physiothérapie. Dans la note destinée au physiothérapeute, le docteur Bonin indique qu’il devra y avoir sevrage progressif du corset et des exercices de renforcement. Une radiographie effectuée le même jour révèle ce qui suit :
Pas de changement dans le degré de déformation cunéiforme du corps vertébral. Le versant antérieur de la vertèbre mesure 16 mm de hauteur par rapport à 35 mm postérieurement. L’angle de xiphose est de l’ordre de 17 degrés.
[15] Le 12 juillet 1999, la travailleuse est évaluée en physiothérapie. Elle se plaint de pression lombaire, d’engourdissements au niveau des cuisses de façon plus importante à gauche qu’à droite; la douleur est exacerbée par la position debout ou assise prolongée et par la température extérieure. Il est aussi noté que la patiente se réveille la nuit à cause de douleurs dans les jambes et qu’elle doit changer de position fréquemment. Le matin, elle présente des raideurs et, en soirée, une augmentation de la fatigue.
[16] La physiothérapeute note que la patiente présente une cyphose thoracique et porte un corset rigide. Le bilan neurologique révèle une légère diminution des réflexes dans le territoire de L3-L4 à droite, une diminution de la sensibilité à la cuisse droite et à la face latérale de la jambe droite et une diminution de la force musculaire dans les myotomes de L4-à S1 à gauche. La physiothérapeute conclut à une altération du bilan neurologique avec irritation sensitivo-neurologique et tension musculaire. Les notes subséquentes de physiothérapie réfèrent à une diminution des mouvements du rachis lombaire, à des douleurs au niveau du carré des lombes droit et à des engourdissements dans les jambes plus importants à droite. À la note du 16 août 1999, on indique qu’il y a amélioration de l’équilibre et de la force dans les jambes mais qu’il persiste une douleur lombaire d’intensité variable avec irradiation aux fesses, plus importante à droite qu’à gauche.
[17] La note de physiothérapie du 10 septembre 1999 indique que la patiente ne se plaint plus d’engourdissements depuis la reprise de la médication mais que la douleur lombaire persiste. À la dernière note de physiothérapie en date du 17 septembre 1999, on indique que la travailleuse a rencontré son médecin la veille et que celui-ci met fin aux traitements; des conseils sont donnés pour qu’elle poursuive les exercices à domicile.
[18] Dans un rapport final émis le 18 août 1999, le docteur Bonin fait état d’une douleur résiduelle à L1 et conclut que la lésion sera consolidée le 13 septembre 1999 avec atteinte permanente à l’intégrité physique et limitations fonctionnelles. À ses notes de consultation, il mentionne que la patiente est encore souffrante et qu’il la reverra dans un mois pour l’évaluation des séquelles de la lésion. Une radiographie effectuée à cette date révèle ce qui suit :
Comparatif : 21 juillet 1999.
Pas de changement dans le degré de déformation cunéiforme. L’alignement est stable. La consolidation est à peu près inchangée.
[19] Le 16 septembre 1999, le docteur Bonin procède à la rédaction du rapport d’évaluation médicale. Il précise que la travailleuse a subi une fracture par écrasement du corps vertébral de L1, qu’elle a reçu un traitement conservateur et a porté une orthèse moulée pendant quatre mois avant d’entreprendre des traitements de physiothérapie. Il rapporte que la patiente se plaint d’une douleur résiduelle constante au niveau du dos, que cette douleur est maximale au site de la fracture avec irradiation au niveau de la fesse droite. Elle se plaint également de problème d’équilibre et de sensation d’engourdissements diffus aux mollets et aux jambes et d’un manque d’endurance dans toutes ses activités. Le docteur Bonin ajoute qu’il n’y a pas d’antécédents musculo-squelettiques pertinents.
[20] À l’examen physique, le docteur Bonin rapporte une flexion antérieure du tronc possible jusqu’à 75 degrés, une extension limitée et douloureuse à 10 degrés, des flexions latérales et des rotations possibles jusqu’à 30 degrés. Il ajoute qu’il n’y a pas de déficit de la force motrice et segmentaire ni de déficit sensitif objectivable. Les réflexes ostéotendineux, rotuliens et achilléens sont présents et symétriques.
[21] À la palpation de la colonne dorso-lombaire, le docteur Bonin note une sensibilité maximale au niveau de la proéminence des épineuses L1-D12 et il n’y a pas de spasme musculaire; l’examen vasculaire est normal de même que la mobilisation des hanches, des genoux et des chevilles.
[22] Il ajoute que les radiographies confirment la présence d’une fracture du corps vertébral de L1 avec un écrasement de plus de 50 %.
[23] Le docteur Bonin évalue le déficit anatomo-physiologique résultant de la lésion à 5 % et identifie les limitations fonctionnelles suivantes :
Compte tenu du degré d’écrasement du corps vertébral de L1, compte tenu des douleurs résiduelles, nous recommandons d’éviter autant que possible d’avoir à manipuler de façon fréquente et répétitive des poids de plus de 25 livres.
Éviter des mouvements de grande amplitude de flexion, d’extension ou de rotation de la colonne lombo-sacrée.
Éviter de travailler dans les échelles ou les échafaudages.
[24] À l’audience, la travailleuse précise que lors de la survenance de l’accident le 11 mars 1999, elle éprouvait des douleurs intenses au niveau du dos, de la hauteur de son soutien-gorge jusqu’au niveau des fesses, et qu’elle avait une sensation de froideur dans les jambes, avec des picotements et des engourdissements; les douleurs étaient d’intensité variable et sont toujours présentes. Elle affirme avoir parlé de ces problèmes au docteur Bonin qui lui a dit que cette douleur disparaîtrait. Suite à la consolidation de sa lésion, comme les douleurs persistaient, elle a revu son médecin de famille qui lui a prescrit, à compter du mois de décembre 1999, des anti-inflammatoires.
[25] Dans une décision rendue le 28 septembre 1999, la CSST reconnaît qu’une atteinte permanente à l’intégrité physique de 5,75 % résulte de la lésion. La travailleuse est par la suite admise en réadaptation.
[26] Une tentative de retour au travail chez l’employeur s’avère infructueuse. Il est alors convenu que la travailleuse bénéficiera d’une formation d’un mois en informatique afin de la rendre capable d’occuper l’emploi convenable de commis à la comptabilité.
[27] Dans une décision rendue le 17 décembre 1999, la CSST statue sur la capacité de la travailleuse d’exercer l’emploi convenable de commis à la comptabilité à compter du 15 décembre 1999 et ajoute que cet emploi n’étant pas présentement disponible, elle a droit à l’indemnité de remplacement du revenu au plus tard jusqu’au 15 décembre 2000.
[28] La travailleuse affirme n’avoir jamais occupé cet emploi compte tenu de la persistance des symptômes.
[29] Les notes évolutives de la CSST indiquent que la travailleuse a débuté un emploi de surveillante dans une école pendant la période de repas d’une durée de 90 minutes; cet emploi prendra fin le 23 juin 2000.
[30] La travailleuse précise que pendant la période où elle a occupé cet emploi, les douleurs étaient présentes et lorsqu’elle revenait à la maison, elle devait se reposer, les jambes élevées.
[31] Le 9 juin 2000, la travailleuse allègue la survenance d’une récidive, rechute ou aggravation de sa lésion dans les circonstances suivantes décrites à son formulaire de réclamation :
Je suis allé voir Dr. Bonin 9/06/2000 parce que je sentais une brulure dans le dos et que ma jambe gauche j’avais de la difficulte a marcher et que mon mal de dos était plus fort que d’habitude. Je suis allé voir Dr. Boudrias fait passer scan le 08-09-2000 résultat à son bureau 20-09-00. Ci-inclus rapport du CHUM Hotel-Dieu. [sic]
[32] Dans son rapport médical émis le 9 juin 2000, le docteur Bonin fait état de dorsalgie aiguë et indique qu’il n’a rien à offrir à la travailleuse. Ses notes de consultation indiquent que la travailleuse ressent une douleur importante au membre inférieur gauche et une dorso-lombalgie.
[33] La travailleuse précise que le matin du 6 juin 2000, en voulant se lever, elle a ressenti une douleur importante au niveau du dos; elle était incapable de se supporter sur ses jambes et elle est tombée. Cette douleur aiguë a été présente pendant trois jours et dès qu’elle a été capable de marcher, elle a consulté le docteur Bonin le 9 juin 2000. Elle explique qu’à compter du 6 juin 2000, la sensation de brûlure était plus forte au niveau du dos, elle manquait de force dans les jambes et la douleur se rendait dans les fesses mais de façon plus importante à gauche qu’à droite. Elle n’a pas fait de faux mouvement lorsqu’elle s’est levée et précise qu’elle a procédé comme on lui avait appris à le faire à l’hôpital lors de son accident. La sensation ressentie ce jour-là était déjà connue mais elle n’avait jamais eu cette intensité. La travailleuse, qui était insatisfaite de la façon dont l’examen s’était déroulé auprès du docteur Bonin, a décidé de consulter son médecin de famille, le docteur Alain Boudrias.
[34] Dans un rapport médical émis le 28 juin 2000, le docteur Boudrias fait état d’une fracture L1-L2 en 1999 avec récidive de douleurs et sciatalgie. À ses notes de consultation, il rapporte la présence de sciatalgie gauche et paresthésies au membre inférieur gauche, au niveau de la cuisse et de la fesse. Il demande qu’un scan soit effectué et dans sa référence au docteur Denis Ladouceur, neurochirurgien, il réfère à une augmentation de la sciatalgie gauche. À son examen physique, il note que le signe du Tripode et le Straight leg raising sont négatifs, que la sensibilité et les réflexes ostéo-tendineux sont normaux et qu’il y a absence d’atrophie musculaire.
[35] Une radiographie de la colonne lombaire, effectuée le 8 septembre 2000, révèle ce qui suit :
J’identifie comme L5 le dernier corps de morphologie lombaire classique où se présente une apophyse costiforme droite et une apophyse transverse gauche. Ce dernier corps, de plus, est déformé par une fracture ancienne impliquant le plateau supérieur avec une perte de hauteur d’au moins 20 %.
Il y a l’ébauche d’ostéophytose au niveau de L3 et L4.
Je n’identifie pas d’autre anomalie.
[36] Le 8 septembre 2000, un scan lombaire est effectué pour les niveaux L3 à S1 en identifiant comme L5 le dernier corps de morphologie lombaire classique et révèle ce qui suit :
L3-L4 : Petite hernie paramédiane et foraminale gauche sans contact radiculaire.
L4-L5 : Hernie à large rayon de courbure déformant légèrement le sac thécal. Il y aussi une déformation causée par les phénomènes dégénératifs facettaires. Il n’y a aucune évidence toutefois de compression radiculaire.
L5-S1 : Discrets phénomènes dégénératifs facettaires.
[37] Le 19 octobre 2000, la travailleuse est évaluée par le docteur Denis Ladouceur, neurochirurgien. Dans une note transmise le 25 octobre 2000 au docteur Boudrias, le docteur Ladouceur émet l’opinion suivante :
[...] Il s’agit d’une patiente âgée de 45 ans, souffrant d’une lombo-sciatalgie gauche et dont deux Ct-scan lombo-sacrés en 1999 et en 2000 semblent démontrer la présence d’une hypertrophie facettaire. D’autre part, les rayons X de la colonne démontrent une ostéoporose importante des corps vertébraux avec des séquelles d’une ancienne fracture suite à un accident de travail.
L’examen neurologique est dans la limite de la normale sauf que l’on retrouve une hypersensibilité à la région trochantérienne gauche avec une manoeuvre de Faber positive du côté gauche.
La patiente à mon avis nécessiterait d’une consultation en physiatrie pour une infiltration cortisonée de la bourse du grand trochanter gauche, une consultation en rhumatologie pour évaluer la possibilité d’une ostéoporose et un traitement avec supplément calcique.
[38] En date du 21 novembre 2000, le docteur Zotique Bergeron, médecin régional de la CSST, fait l’analyse suivante de la réclamation de la travailleuse :
Pte qui a eu fx de L1 en mars 1999 consolidée avec atteinte et limitation. En juin 2000, pte présente une RRA pour dorsalgie, récidive de douleur, sciatalgie, bursite trochantérienne, ostéoporose et hypertrophie facettaire.
La dorsalgie est une manifestation de douleur qui est connue comme séquelle sans aggravation objective.
Quant aux autres diagnostics énumérés, il s’agit de conditions personnelles sans aucune relation avec la fx L1.
RRA non en relation, non acceptable médicalement.
[39] Dans un rapport médical émis le 27 novembre 2000, le docteur Boudrias réfère la travailleuse en orthopédie.
[40] Le 7 décembre 2000, la travailleuse passe un test de densité osseuse à la demande du docteur Boudrias qui, aux renseignements cliniques, fait état d’ostéoporose pré-ménopause. Cet examen s’avère normal sans signe d’ostéoporose.
[41] Une radiographie de la colonne lombo-sacrée est effectuée le même jour et le radiologiste émet l’opinion suivante :
Aspect normal du rachis lombaire et des articulations sacro-iliaques. Déformation du corps de D12 aux dépens de sa demie supérieure témoignant d’une ancienne fracture. L’affaissement est de l’ordre de 40 %. À corréler avec l’histoire médico-chirurgicale. Ceci n’est pas à mettre en relation avec une ostéoporose s’il y a un événement traumatique précis pour expliquer cette ancienne fracture.
[42] Par la suite, les rapports médicaux émis par le docteur Boudrias font état de douleurs chroniques et de hernies discales L3-L4 et L4-L5; la travailleuse est référée à la clinique de la douleur où elle a reçoit trois infiltrations à la région lombaire qui n’ont apporté qu’un soulagement temporaire de quelques jours.
[43] Le 8 juin 2001, la travailleuse est examinée, à la demande de son procureur, par le docteur Gilles Roger Tremblay, chirurgien-orthopédiste. À cette occasion, la travailleuse se plaint d’une brûlure au niveau du rachis lombaire irradiant à la face interne de la cuisse gauche et jusqu’à la face interne du genou gauche. À son examen clinique, le docteur Tremblay mentionne entre autres la présence d’une douleur à la palpation du nerf sciatique au niveau de la fesse gauche avec une sensation de décharge électrique irradiant à la portion proximale du mollet gauche; le straight-leg-raising provoque, à gauche et à 45º d’élévation, une douleur lombaire et à la fesse.
[44] Le docteur Tremblay exprime l’opinion suivante :
Cette patiente a présenté une fracture importante de L1 et, dès les premiers traitements en physiothérapie, elle se plaignait de paresthésies et d’irradiation de douleur à la face interne de la cuisse gauche, donc dans le territoire de L3.
Elle a eu une rechute de douleur au membre inférieur gauche de façon subite en juin 2000 et ceci correspond à une irritation radiculaire L3 causée par l’hernie [sic] discale identifiée à la tomodensitométrie.
Nous croyons donc que l’hernie [sic] discale L3-L4 gauche est en relation avec l’accident et que cet accident a, en plus de provoquer une fracture de L1, provoqué une rupture de l’anneau fibreux du disque L3-L4 qui a entraîné une hernie discale qui était symptomatique lors des premiers traitements en physiothérapie, mais qui est devenue plus symptomatique en juin 2000.
Nous considérons donc que le diagnostic à retenir, en relation avec l’accident initial, est celui de fracture de L1 et hernie discale L3-L4 gauche et, en relation avec la rechute, le diagnostic à retenir est celui de fracture de L1 et hernie discale L3-L4 gauche.
Il y a aggravation suite à la rechute puisque cette patiente présente maintenant un straight-leg-raising inversé positif et un signe d’irritation du sciatique, la racine L4 contribuant aussi bien au nerf fémoral qu’au nerf sciatique.
Madame Meunier a besoin d’épidurales et donc, la lésion n’est pas consolidée.
[45] Les rapports médicaux émis par le docteur Boudrias, à compter du mois d’août 2001, font état d’un syndrome douloureux chronique et de hernies discales L3-L4 et L4-L5.
[46] La travailleuse affirme qu’entre le mois de septembre 1999 et le mois de juin 2000, elle éprouvait toujours les mêmes symptômes mais que lorsqu’elle a consulté le docteur Bonin, le 9 juin 2000, elle ressentait une douleur aiguë. Depuis cette date, la douleur à gauche est beaucoup plus intense qu’elle ne l’était auparavant. Sur une échelle de 10, elle évalue que la douleur était à 5/10 en septembre 1999 et à 8/10 en juin 2000.
[47] Depuis juin 2000, elle ne peut plus faire les exercices qu’on lui avait enseignés en physiothérapie parce que ceux-ci sollicitent le nerf sciatique, ce qui augmente les douleurs. Elle consulte le docteur Boudrias une fois par mois et il ajuste la médication en fonction de l’intensité des douleurs; le médecin n’envisage pas d’intervention chirurgicale pour le moment.
[48] Le docteur Gilles Roger Tremblay a témoigné à l’audience et précisé l’opinion exprimée dans son expertise.
[49] Lors de son examen du 8 juin 2001, la travailleuse présentait des douleurs à la palpation au niveau de la fracture L1 et une douleur lombaire basse allant à la cuisse et au genou gauches. Il explique que le niveau L1 est à la fin de la moelle épinière, soit à l’endroit où sortent les racines nerveuses et qu’en présence d’une fracture de L1 avec compression, on peut retrouver des signes de paralysie fessière. Il ajoute que les douleurs de L1 sont référées à la hauteur de l’abdomen au niveau de l’ombilic, symptomatologie que n’a jamais présenté la travailleuse. En conséquence, si entre mars et juillet 1999, la travailleuse se plaignait de douleurs aux membres inférieurs, celles-ci n’étaient pas dues à la fracture de L1.
[50] Le docteur Tremblay ajoute que l’irradiation à la face interne de la cuisse gauche est compatible avec un diagnostic de hernie L3-L4 et que c’est la racine L4 qui est irritée. Dès la survenance de l’accident, la travailleuse présentait des signes d’atteinte discale à ce niveau et ceux-ci se sont accentués en juin 2000.
[51] L’irradiation aux membres inférieurs est aussi compatible avec un diagnostic de hernie L4-L5 mais lors de son examen, il n’a pas constaté de signes cliniques attribuables à ce niveau du rachis. Il ajoute que le traumatisme du 11 mars 1999 peut être à l’origine du niveau d’arthrose L4-L5 démontré au scan du mois de juin 2000 ou avoir aggravé une condition pré-existante.
[52] Le docteur Tremblay explique que l’intensité du traumatisme qui implique un chargement axial au niveau de la colonne lombaire a pu augmenter la pression au niveau des disques inférieurs à L1 et causer des douleurs lombaires compatibles avec les signes de pathologie discale inférieure présents depuis la survenance de la lésion professionnelle. Il considère que le docteur Bonin a, dans son expertise, mentionné la présence de signes d’irritation sans qu’il y ait toutefois de signes neurologiques de compression.
[53] Le docteur Tremblay ajoute que bien que le docteur Ladouceur ait suspecté la présence d’ostéoporose, le test de densité osseuse est venu écarter cette possibilité. Il avoue ne pas comprendre la mention faite par ce médecin qui dit avoir vu à la radiographie la présence d’ostéoporose importante, dans la mesure où celle-ci ne peut être visible à la radiographie simple à moins de présenter un caractère de gravité importante, ce que l’on ne retrouve pas compte tenu des résultats du test de densité osseuse effectué.
L'AVIS DES MEMBRES
[54] Le membre issu des associations syndicales et la membre issue des associations d’employeurs sont d’avis que la requête de la travailleuse devrait être accueillie. Les membres considèrent que l’accident du travail du 11 mars 1999 a, en plus de la fracture du corps vertébral de L1, causé une lésion au niveau lombaire qui s’est manifestée par une dorso-lombalgie et une sciatalgie gauche. Les symptômes qui étaient présents lors de la consolidation de la lésion et dans les mois qui ont suivi se sont intensifiés en juin 2000 et cet épisode aigu constitue une récidive, rechute ou aggravation de la lésion professionnelle.
LES MOTIFS DE LA DÉCISION
[55] La Commission des lésions professionnelles doit déterminer si la travailleuse a subi, le 9 juin 2000, une lésion professionnelle telle que définie à l’article 2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles[1] (la loi) qui se lit comme suit :
« lésion professionnelle » : une blessure ou une maladie qui survient par le fait ou à l'occasion d'un accident du travail, ou une maladie professionnelle, y compris la récidive, la rechute ou l'aggravation.
[56] Les notions de récidive, rechute ou aggravation d’une blessure ou d’une maladie survenue par le fait ou à l’occasion d’un accident du travail sont donc comprises dans la notion de lésion professionnelle. Comme elles ne sont pas définies dans la loi, il faut s’en référer à leur sens courant pour en comprendre la signification.
[57] Un examen des définitions, qui en sont données dans les dictionnaires et qui ont été reprises par la jurisprudence, permet de dégager qu’il peut s’agir d’une reprise évolutive, d’une réapparition ou d’une recrudescence d’une lésion ou de ses symptômes[2].
[58] Il n’est par ailleurs pas nécessaire que la récidive, rechute ou aggravation résulte d’un nouveau fait accidentel. Il faut cependant qu’il y ait une preuve médicale prépondérante permettant d’établir une relation entre la pathologie présentée par un travailleur à l’occasion de la récidive, rechute ou aggravation alléguée et celle survenue par le fait ou à l’occasion de la lésion initiale.
[59] Dans la décision Boisvert et Halco inc.[3], le commissaire Tardif énumère les paramètres suivants permettant de déterminer l’existence d’une relation entre la récidive, rechute ou aggravation alléguée et l’événement initial :
La gravité de la lésion initiale;
La continuité de la symptomatologie;
L’existence ou non d’un suivi médical;
Le retour au travail, avec ou sans limitations fonctionnelles;
La présence ou l’absence d’une atteinte permanente à l'intégrité physique ou psychique;
La présence ou l’absence de conditions personnelles;
La compatibilité de la symptomatologie alléguée au moment de la rechute, récidive ou aggravation avec la nature de la lésion initiale;
Le délai entre la rechute, la récidive ou l’aggravation et la lésion initiale.
[60] La travailleuse a subi, le 11 mars 1999, un traumatisme important à la région lombaire et le diagnostic de fracture de L1 par écrasement a été posé. À compter du moment où elle reçoit son congé de l’hôpital le 19 mars 1999 et jusqu’au début des traitements de physiothérapie le 12 juillet 1999, elle porte un corset lombaire rigide prescrit par le docteur Bonin et ce, à raison de 20 heures par jour.
[61] Les notes de consultation médicale et les rapports médicaux transmis à la CSST par le docteur Bonin ne précisent pas les plaintes rapportées par la travailleuse lors de ces visites et ne font mention que de la fracture à L1. La travailleuse affirme avoir fait part au docteur Bonin des douleurs constantes qu’elle ressentait au niveau du dos, de la hauteur de son soutien-gorge jusqu’aux fesses, avec, dans les jambes, une sensation de froideur, des picotements et des engourdissements.
[62] Le rapport de prise en charge de physiothérapie, en date du 12 juillet 1999, est le premier document qui décrit les plaintes exprimées par la travailleuse; on y lit qu’elle éprouve une sensation de pression lombaire, des engourdissements au niveau des cuisses et des douleurs aux jambes qui la réveillent la nuit.
[63] La physiothérapeute note que le bilan neurologique révèle une diminution des réflexes dans le territoire de L3-L4 à droite avec une diminution de la sensibilité à la cuisse et à la jambe droites et une diminution de la force musculaire dans les myotomes de L4 à S1 à gauche.
[64] Lors de son rapport d’évaluation médicale du 16 septembre 1999, le docteur Bonin indique que la travailleuse se plaint d’une douleur résiduelle constante au niveau du dos, maximale au site de la fracture avec irradiation au niveau de la fesse droite et d’engourdissements diffus aux mollets et aux jambes.
[65] Après analyse de ces documents, la Commission des lésions professionnelles retient le témoignage de la travailleuse relativement à la présence, dès la survenance de sa lésion, de douleurs qui ne se limitaient pas au seul niveau de la vertèbre fracturée mais impliquaient le rachis lombaire bas. Or, selon l’opinion motivée exprimée par le docteur Tremblay, ces douleurs ne peuvent s’expliquer par la fracture de L1.
[66] En conséquence, la Commission des lésions professionnelles conclut que la preuve médicale prépondérante démontre que l’accident du 11 mars 1999 est responsable de l’apparition d’une symptomatologie douloureuse au niveau lombaire, condition qui n’a pas fait l’objet d’une investigation spécifique à ce moment et qui a persisté suite à la consolidation de la lésion.
[67] Il faut maintenant déterminer si l’accident du travail survenu le 11 mars 1999 est responsable des douleurs qui ont mené la travailleuse à revoir le docteur Bonin le 9 juin 2000 pour une dorso-lombalgie et des douleurs importantes au membre inférieur gauche.
[68] L’investigation médicale entreprise à compter du mois de juin 2000 par le docteur Boudrias démontre la présence de dégénérescence discale de L3 à S1. Plus précisément, le scan effectué le 8 septembre 2000 révèle une petite hernie L3-L4 gauche sans contact radiculaire, une hernie à large rayon de courbure sans compression radiculaire à L4-L5 et de discrets phénomènes dégénératifs à L5-S1.
[69] Suite à cet examen, la travailleuse est examinée par un neurologue, le docteur Ladouceur, qui rapporte un examen neurologique normal. L’hypothèse soulevée par ce médecin que l’ostéoporose soit responsable de la symptomatologie a été écartée suite aux résultats du test de densité osseuse qui s’est avéré négatif. Par la suite, le docteur Boudrias retient les diagnostics de douleurs chroniques, sciatalgie gauche et hernies L3-L4 et L4-L5.
[70] Le docteur Tremblay est d’opinion que la symptomatologie documentée en 1999, soit les paresthésies et l’irradiation de douleur à la face interne de la cuisse gauche, démontre une atteinte irritative de la racine L4 et qu’il en est de même des douleurs plus importantes au membre inférieur gauche ressenties en juin 2000.
[71] La chute a provoqué une rupture de l’anneau fibreux du disque L3-L4, ce qui a entraîné une petite hernie discale qui était symptomatique lors des premiers traitements de physiothérapie et qui est devenue plus symptomatique en juin 2000.
[72] La Commission des lésions professionnelles ne retrouve dans aucun des documents médicaux au dossier, que ce soit lors de la prise en charge en physiothérapie en juillet 1999, lors du rapport d’évaluation médicale du docteur Bonin le 16 septembre 1999, aux notes de consultation du docteur Boudrias le 28 juin 2000 ou lors de l’expertise du docteur Tremblay le 8 juin 2001, la présence de signes cliniques francs reliés à un dermatome précis du rachis lombaire.
[73] À la période contemporaine de la survenance de la lésion, la travailleuse présente une douleur lombaire avec engourdissements au niveau des cuisses de même que des douleurs aux membres inférieurs qui ne sont pas décrites. Les douleurs sont plus importantes à droite qu’à gauche selon ce que constate la physiothérapeute, soit du côté opposé à la hernie L3-L4 qui sera visualisée au scan de septembre 2000.
[74] À compter du 6 juin 2000, les douleurs lombaires et au membre inférieur gauche sont plus importantes, comme le mentionnent les notes de consultation du docteur Bonin le 9 juin 2000. Le 28 juin 2000, le docteur Boudrias rapporte la présence de paresthésies au membre inférieur gauche, de douleur à la fesse et de sciatalgie alors que son examen neurologique est normal.
[75] Bien que le scan effectué le 8 septembre 2000 révèle la présence d’une petite hernie paramédiale et foraminale gauche au niveau L3-L4, le tribunal rappelle que pour retenir le diagnostic de hernie, il faut d’abord la présence de signes cliniques attribuables à ce niveau du rachis, l’imagerie médicale venant confirmer une impression diagnostique et non le contraire. Comme la preuve médicale ne démontre pas de signes cliniques francs, sous forme d’une atteinte sensitive ou neurologique, attribuables à ce niveau du rachis, le tribunal ne retient pas l’opinion émise par le docteur Tremblay et conclut que le diagnostic de hernie discale L3-L4 n’est pas en relation avec la lésion professionnelle.
[76] Le scan a aussi révélé la présence d’une hernie discale au niveau L4-L5, décrite comme présentant un large rayon de courbure sans compression radiculaire. Il s’agit d’une trouvaille radiologique démontrant la présence d’une condition de dégénérescence discale qui n’est pas en relation avec l’accident du 11 mars 1999. En effet, la preuve médicale ne démontre pas que ce niveau du rachis soit impliqué dans la symptomatologie de la travailleuse comme le reconnaît le docteur Tremblay qui n’a pas constaté la présence de signes cliniques attribuables à ce niveau du rachis dans son analyse du dossier et lors de son examen.
[77] Il reste maintenant au tribunal à déterminer si les diagnostics de dorso-lombalgie et sciatalgie gauche, posés par les docteurs Bonin, Boudrias, Ladouceur et Tremblay, sont en relation avec l’accident du travail du 11 mars 1999.
[78] La travailleuse a subi un traumatisme important au niveau lombaire puisque la chute qu’elle a faite sur le dos a entraîné une fracture par écrasement du corps vertébral de L1. Le mécanisme de production de cette lésion est susceptible, comme le mentionnait le docteur Tremblay, de causer en plus de cette fracture une lésion au niveau lombaire.
[79] Le tribunal considère que la preuve est prépondérante à cet effet puisque la travailleuse a présenté, dès la survenance de l’accident en 1999, des douleurs lombaires d’intensité variable et des engourdissements aux membres inférieurs qui répondaient à la médication.
[80] Le 6 juin 2000, les douleurs lombaires, et plus particulièrement la douleur à la jambe gauche, ont augmenté d’intensité.
[81] La travailleuse a été incapable de se déplacer pendant trois jours et, depuis cette date, elle a pris de la médication et reçu des infiltrations, traitements qui n’ont eu qu’un effet bénéfique temporaire; elle ne peut plus effectuer les exercices qui lui avaient été enseignés parce qu’ils augmentent les douleurs sciatiques.
[82] La Commission des lésions professionnelles considère que les documents médicaux soumis à compter du mois de juin 2000 démontrent une modification de la condition de la travailleuse qui est en relation avec l’accident survenu au travail le 11 mars 1999.
[83] Le tribunal conclut que la preuve prépondérante, tant factuelle que médicale, démontre qu’il y a eu, le 9 juin 2000, une recrudescence des symptômes de la lésion professionnelle sous forme de dorso-lombalgie et sciatalgie gauche.
PAR CES MOTIFS, LA COMMISSION DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES :
ACCUEILLE la requête de madame Lise Meunier, la travailleuse;
INFIRME la décision rendue par la Commission de la santé et de la sécurité du travail le 18 avril 2001, à la suite d’une révision administrative;
DÉCLARE que la travailleuse a subi, le 9 juin 2000, une récidive, rechute ou aggravation de la lésion professionnelle qu’elle s’était infligée le 11 mars 1999; et
DÉCLARE que la travailleuse a droit aux prestations et indemnités prévues par la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
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DIANE BESSE |
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Commissaire |
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LAPORTE ET LAVALLÉE (Me André Laporte) |
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Représentant de la partie requérante |
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PERFECTECH AUTO INC. (M. René Lemieux) |
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Représentant de la partie intéressée |
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PANNETON, LESSARD (Me Myriam Sauviat) |
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Représentante de la partie intervenante |
AVIS :
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